(EN) In medias Res, locution latine signifiant « au milieu des choses » ; se dit d’une œuvre de fiction qui plonge son lecteur ou son spectateur directement dans l’action.

Ex. : – « Qu’est-ce que tu fais encore ici ? »
Milan KUNDERA, L’Ignorance, Paris, Gallimard, 2003

Huit artistes sont réunis autour de ce procédé littéraire pour créer dans la galerie Georges Verney-Carron, en résonnance avec le thème de la Biennale de Lyon, un espace de récit.

Chaque œuvre constitue un élément narratif distinct. Mêlées les unes aux autres, elles forment autant de scenario que l’imagination peut en créer. On entre dans la galerie comme dans un film ou un roman. Quelque chose s’y trame et néanmoins tout est figé.

L’exposition propose une variation autour de la figure ambivalente de L’Homme qui en savait trop. Le personnage de Gloria Friedmann, inspiré du cinéma d’Alfred Hitchcock, est confronté à des indices littéraires : les forêts d’Eva Jospin évoquent un lieu d’exil, de retraite ou de méditation ; la tente de Benjamin Mecz soutient l’intrigue d’une fuite tandis qu’autour essaiment les objets chamaniques de Genêt Mayor, les reliques archéologiques étrangement contemporaines de Patricia Camet, les plans de Rodrigo Arteaga et de Simon Nicaise, les hybridations, les bricolages et les moyens de survie d’Aram Bartholl.

A mi-chemin entre Walden ou la vie dans les bois de Thoreau et le mythe de Prométhée, l’exposition met en place une situation sans début ni fin. Les œuvres sont à la disposition du spectateur comme autant de matière, libre d’être associées pour écrire une histoire selon les désirs de chacun et non l’ordre des choses.